Mardi
9 septembre 2014 : Villavente – Astorga : 21.5
km
Nous prenons un copieux petit déjeuner avant
de nous élancer sur notre deuxième étape. Dans la salle à manger, je retrouve
Coco, le perroquet. Sa cage a été découverte et il recommence ses discussions
avec tous ceux qui lui prêtent
attention. Tout n’est pas compréhensible et c’est même bien difficile de dire
s’il parle en espagnol ou en français.
Après
une heure de marche nous découvrons Puente de Orbigo, célèbre pour son grand
pont de 24 arches et plus de 200 mètres de long, le plus grand du Camino. Une
légende y est attachée.
Nous parvenons à la Cruz de Santo Toribio, un
site qui offre une vue panoramique sur Astorga. Un calvaire y a été érigé pour commémorer
la fuite d’un évêque de la ville.
Santo
Toribio (évêque d'Astorga du Vè siècle) était l'objet d'humiliantes rumeurs sur
son absence de chasteté. Excédé, il quitta la ville en se jurant de ne plus y
revenir. Arrivé sur une colline qui surplombe la ville, il se serait déchaussé
et aurait secoué ses sandales en disant : « de Astorga, ni el polvo ! »,
(« D'astorga, je n'emmène rien, même pas la poussière ! »).
Une grande sécheresse sévit alors sur le pays. Les habitants repentis vinrent implorer son retour.
Comme il bénissait la ville sur la colline de San Justo, la pluie se mit à tomber miraculeusement... Et pour mieux l'accueillir dans sa ville, les cloches des églises sonnèrent toutes seules sur son passage...
Une grande sécheresse sévit alors sur le pays. Les habitants repentis vinrent implorer son retour.
Comme il bénissait la ville sur la colline de San Justo, la pluie se mit à tomber miraculeusement... Et pour mieux l'accueillir dans sa ville, les cloches des églises sonnèrent toutes seules sur son passage...
Après le pont à trois arches qui permet de
franchir le Rio Tuerto, un ouvrage métallique très compliqué, fait de passerelles sur
différents niveaux, permet aux piétons et cyclistes de traverser sans risque la
voie ferrée. Je ne suis pas architecte mais j’ai tout de même l’impression que
l’on aurait pu faire plus simple et certainement moins coûteux !
Astorga, par sa superficie, sa population, et
surtout ses richesses architecturales, représente une des plus grandes villes du chemin espagnol. C’est
également une jonction d’itinéraires. Se rejoignent effectivement ici, le
Camino Frances que nous empruntons depuis Roncevalles et la Via de la Plata qui
part de Séville. Ce détail n’est pas neutre, car cela signifie qu’à partir de demain nous rencontrerons
encore davantage de marcheurs.
Nous pénétrons maintenant dans la Plaza
Mayor, une immense place rectangulaire, bordée de bars, de restaurants et
fermée à son extrémité par l’hôtel de ville, un édifice de style baroque
flanqué sur ses côtés de deux tours carrées. Après l’installation à l’hôtel,
nous visitons la ville, à commencer par la cathédrale Santa Maria. Le portail
et le tympan sont richement décorés : une scène y montre le Christ
donnant des ordres à ses apôtres. Saint-Jacques y est représenté, agenouillé et
vêtu d’un habit de pèlerin. La façade surprend par la différence de teinte de
ses deux tours. L’explication tient au fait que l’une d’elles a été détruite
lors du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 et elle ne fut complètement
remise en état qu’en 1965. La différence des époques explique la différence des
couleurs.
Nous achevons la visite de la
ville par le palais épiscopal, œuvre du grand architecte Gaudi. On y reconnaît
tout ce qui fait la particularité de son style, mêlant dans un équilibre harmonieux,
fer forgé, vitraux, mosaïque et céramique.
Du Gaudi ! Grandiose !
Après le dîner, nous ne résistons pas à
faire un tour en ville pour y découvrir la vie nocturne qui commence à
s’installer sur la Plaza Mayor. Bars et restaurants de la place sont bondés,
pour beaucoup de clients la journée de travail est terminée et maintenant c’est
l’heure des tapas et du vino. Certains clients consomment en terrasse mais
beaucoup se tiennent debout devant les bars, discutant entre eux dans un brouhaha si
assourdissant qu’il est bien difficile pour nous de saisir le moindre mot de leurs
conversations. Nous prenons un verre et bavardons entre nous, commentant tout
ce qui a fait la spécificité de cette journée, les rencontres, les difficultés,
les paysages et maintes autres choses. Le petit personnage du jacquemart de l’hôtel
de ville frappe les 22 heures et nous rappelle que demain une nouvelle étape
nous attend. Buenas noches !
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