Lundi
24 septembre 2012 : Saint-Jean-pied-de-Port –
Roncevaux : 27 km
L’étape du jour jouit de la triste réputation d’être la plus difficile
du pèlerinage ; en contrepartie, si le temps est favorable, elle peut
aussi être la plus belle, celle que l’on n’oublie pas. Nous partons peu avant 8
heures après avoir profité, durant le petit déjeuner, d'un magnifique lever de
soleil sur les Pyrénées. Le temps est sec et la météo n’annonce pas de pluie
pour la journée. Le responsable du gîte nous a mis en garde, nous confirmant
que nous aurions certainement beau temps mais qu'il pourrait y avoir un petit peu
de vent sur le dessus. Quel bel euphémisme !
Lorsque nous nous mettons en route, nous
découvrons un chemin qui n’a rien de commun avec celui que nous avons connu en
amont des Pyrénées. La fréquentation n’y est en rien comparable. Le nombre de
pèlerins a été soudainement multiplié par deux, voire par trois. Je dépasse des
Américaines, une Anglaise, des Hollandaises, des Coréennes... Pour comprendre
le phénomène, il faut expliquer que la plupart des gens qui gravissent ce matin avec nous les
pentes de Roncevaux sont arrivés la veille en gare de Saint-Jean-pied-de-Port
et débutent leur Camino par cette étape. Dur pour une mise en jambe ! Ce que nous sommes en train de constater confirme
les propos de notre hébergeur qui nous disait hier soir que sur 40.000 pèlerins
qui passent annuellement à Saint-Jean-pied-de-Port, 30.000 au moins prennent le
départ ici.
Nous trouvons une petite cuvette un peu
abritée des bourrasques pour y déguster notre sandwich. À la fin du repas,
alors que nous allons quitter notre refuge pour affronter ce vent qui n’a pas
faibli, comme une apparition divine, nous voyons devant nous surgir Diego, le
petit Espagnol. Le Chemin est vraiment magique ! Nous savons que ce sera
certainement la dernière rencontre, alors nous nous étreignons longuement et puis
échangeons nos coordonnées. Je lui promets de lui envoyer des photos (il a
cassé son appareil), il me promet une carte postale de Santiago.
Enfin, peu après la Fontaine de Roland, nous
franchissons le col Lepoerder à 1430 mètres qui marque le passage en
Espagne. Une descente très accidentée à travers les forêts de hêtres nous
permet d’atteindre Roncevaux. Nous y
parvenons à 16 heures.
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