Jeudi
20 septembre 2012 : Uzan – Maslacq : 24
km
Cette nuit, le gîte étant complet, le propriétaire m’a hébergé dans la maison où
il vit, située juste en face, de l’autre côté de la route. Au matin c’est là
que nous sommes tous réunis pour prendre notre petit déjeuner. Le groupe est au
complet, il y a là Gaby et Marie-Jeanne, Jean-Luc et Martine, Jean- Marie et
Christine, Hervé et Patrick.
Il fait très frais lorsque nous reprenons la route, mais le soleil qui
s’élève déjà dans le ciel ne va pas tarder à faire grimper le mercure dans le
thermomètre ; c’est encore une journée qui s’annonce sous les meilleurs
auspices. Côté météo, nous avons vraiment été gâtés depuis notre départ de
Figeac.
Le Chemin nous fait découvrir un patrimoine
architectural impressionnant. Pas une seule
étape sans passer à proximité d’un monument classé, une chapelle, une abbaye,
un monastère, un ancien hôpital, une commanderie templière… Des édifices
qui, pour la plupart, ont été bâtis au moyen âge pour accompagner et protéger
les pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce matin nous
découvrons la petite chapelle de Caubin
qui constitue le dernier vestige d’une ancienne commanderie fondée en 1154, demain
ce sera l'abbaye de Sauvelade, un
édifice du 11e siècle construit par les Bénédictins et repris par les
Cisterciens au 13e siècle.
Peu après avoir traversé le Gave de Pau, nous parvenons à Maslacq, terme
de l’étape du jour. Quatre autres pèlerins partagent le gîte avec nous, dont
Pierre un professeur d’université qui
enseigne actuellement au Brésil et Claude un médecin de Nantes. Si parfois nous
sommes conduits à évoquer nos professions, notre passé, c’est uniquement pour
alimenter une conversation car sur le Chemin nous avons tous perdu notre statut
social : le ministre côtoie l’ouvrier, le chef d’entreprise la femme
de ménage. Ne comptons pas sur l’habit pour nous différencier car ici finis la
cravate, le bleu de chauffe ou la blouse chère à la ménagère, la plupart
d’entre nous, argentés ou non, sommes vêtus Quechua de la tête aux pieds. Si chacun
a des motivations différentes d’être là, pour autant chacun doit galérer de la
même manière pour terminer son étape, pour trouver un hébergement, pour laver
ses vêtements, pour traiter l’ampoule qui le fait souffrir. En contrepartie
chacun éprouve les mêmes joies et tout particulièrement celles que procurent
les rencontres et la beauté des paysages et c’est bien cela qui nous rassemble.
La table du dîner est décorée de façon très soignée : la nappe
brodée du siècle dernier, les serviettes assorties présentées dans les verres à
pied, les couverts en argent, les bouquets de fleurs devant chaque convive, les
bougies allumées de part et d’autre de la table… rien ne manque. Une
présentation qui correspondrait davantage à un repas de famille qu’à un dîner
de pèlerins, mais nous n’allons pas nous en plaindre. Le menu se révèle être à la hauteur du décor : potage
de légumes, lasagnes et salade parsemée de fleurs de capucines, original ! Seule fausse note dans ce gîte, la présence
d’innombrables chats mais surtout celle d’un vieux chien complètement
incontinent dont l’odeur est vraiment
abominable. Au coucher, nous veillons à
bien fermer la porte de la chambre.
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