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samedi 25 août 2018

Tarissan – La Romieu




Jeudi 13 septembre 2012 :  Tarissan – La Romieu :  19 km


   Ce matin, il pleut et, pour la première fois, ce sera la seule, nous devons enfiler nos capes. Nous saluons Michel occupé à découper un chevreuil, ce qui me fait penser que dans la région la chasse doit être ouverte.
   En milieu de matinée, nous atteignons Lectoure, une ville fortifiée érigée sur un éperon rocheux. Nous effectuons la visite de la Cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais. L’intérieur est très sombre et le temps d’aujourd’hui n’aide pas à y  faire pénétrer la  lumière. Lectoure est surtout connue pour son « bleu de Lectoure », une teinture, élaborée à partir d’une plante : le pastel occitan, et dont la ville s’était fait une spécialité. Au 17e siècle, l’arrivée de l’indigo en provenance des Indes a malheureusement porté un coup fatal à cette production qui dès lors a pratiquement disparu.
          Contrairement à beaucoup de localités traversées, Lectoure présente l’avantage d’être desservie par le train, ce qui constitue une aubaine pour les pèlerins qui font le Chemin par étape d’une ou deux semaines en leur permettant de rejoindre plus facilement leur région. Aubaine pour certains mais malchance pour d’autres, pour ceux qui vont continuer à arpenter les sentiers. C’est ainsi que ce matin nous ressentons une impression de grande solitude car beaucoup de ceux que nous avons connus, que nous avions beaucoup de plaisir à retrouver aux étapes, ont quitté le Chemin ici.  Nous avons perdu des pèlerins, des amis, nous nous sentons soudainement un peu orphelins. C’est là un des côtés ingrats du pèlerinage. Nous passons des jours à forger une amitié que nous voyons parfois s’évanouir en quelques minutes. Dès lors tout est à reconstruire. Il faut faire de nouvelles connaissances, établir de nouvelles relations, sympathiser avec de nouveaux pèlerins que nous perdrons peut-être quelques étapes plus loin. Ainsi va le Chemin !
    Vers midi le soleil perce enfin les nuages laissant apparaître çà et là de larges espaces de ciel bleu. Nous poursuivons vers La Romieu que nous atteignons en milieu d’après-midi.  Autour de la ville, beaucoup de vergers de pruniers dans lesquels règne une activité intense, car la période de récolte bat son plein.

  De loin, nous apercevons la collégiale Saint-Pierre, une  bâtisse du 14e siècle classée au patrimoine mondial de l'humanité  au titre des Chemins de Saint-Jacques.
  On ne peut pénétrer dans la ville sans remarquer, un peu partout, des sculptures de chats : il y en a contre les murs, sur les toits, sur les rebords de fenêtre et d’autres encore accrochés aux gouttières.  Une vieille dame, qui a bien remarqué notre étonnement, nous explique qu’elles sont là pour rappeler la légende d’Angéline,   une petite fille qui, au milieu du 14e siècle, a sauvé le village grâce à quelques chats qu’elle avait élevés en cachette. La légende raconte : « qu’à cette époque survint une grande disette et que tous les chats étaient alors  pourchassés et abattus  pour servir de nourriture ; la saison suivante, les récoltes furent meilleures et  donnèrent à chacun de quoi vivre. Malheureusement, les chats du village ayant disparu, les rats avaient proliféré au point de menacer les récoltes. C’est là qu’Angéline sauva le village en lâchant une vingtaine de chatons dans les rues et les greniers, ce qui fit  que les rats disparurent très rapidement ».
       Après la visite de la ville, nous rejoignons le camping où nous avons réservé un bungalow pour la nuit.









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