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samedi 25 août 2018

Auvillar – Tarissan




Mercredi 12 septembre 2012 :  Auvillar – Tarissan :        28 km

     De notre fenêtre, nous apercevons au loin les cheminées d’une centrale nucléaire. Notre hôte nous explique qu’il s’agit du site de Golfech. Comme je lui demande si la centrale n’est  pas source de nuisance pour les villages avoisinants, elle me répond que bien au contraire la construction de l’usine a été salutaire pour la région en générant beaucoup d’emplois dans une zone qui se désertifiait. Au moment, où le débat sur le nucléaire vient  sur le devant de l’actualité, voilà qui est dit !
  Ce matin, le temps est couvert, limite pluie. Nous partons peu après 8 heures. La propriétaire nous indique un raccourci qui peut nous faire gagner 3 kilomètres, ce que l’on apprécie bien étant donné que l’étape en totalise plus de 25. Après les plaines du bord de la Dordogne que nous avons traversées hier, aujourd’hui nous découvrons un paysage vallonné, avec des champs cultivés à perte de vue, principalement du maïs, du sorgho et du tournesol dont les fleurs ont perdu depuis longtemps déjà leur bel éclat jaune d’or. La région vit essentiellement de céréales et nous nous sommes laissé dire qu’elle s’était spécialisée dans la production de semences ; des semences qui alimentent la grande majorité des distributeurs de France.
    Nous faisons une pause ravitaillement au petit village de Saint-Antoine où subsiste encore une modeste épicerie. Le commerçant insiste pour nous présenter son voisin, un monsieur surprenant de 70 ans qui occupe toutes ses journées à confectionner des cottes de mailles. Rien de lucratif dans son travail car, hormis une ou deux fois où il a travaillé pour un musée, le reste du temps c’est pour son seul plaisir. Étonnant ! Pour  la photo, j’enfile une cagoule en cottes de mailles. Mon Dieu que c’est lourd ! Je n’ose pas imaginer le poids d’une armure complète.



    Peu après Saint-Antoine, nous quittons enfin le bitume. Nous traversons Flamarens où l'église du village  a subi beaucoup de dégâts, au point d’être aujourd’hui menacée d’effondrement, puis nous rejoignons  Miradoux. À 17 heures, nous poussons la porte du gîte : une vieille demeure de pierre dans laquelle il faut très vite ouvrir toutes  les fenêtres pour chasser les odeurs de renfermé ; il y a certainement plusieurs jours que la bâtisse n’a pas vu l’ombre d’un pèlerin. Le soir, nous dînons à la table des propriétaires,  Michel et Ginette, un couple formidable, chacun dans son style, avec un accent bien de la région, se chamaillant sans cesse et ne  faisant entre eux aucune concession ; à les écouter on pourrait croire qu’ils sont en train de nous jouer un sketch À chacune des boutades de l’un, l’autre répond par la réplique qui convient et la mimique de circonstance : on se croirait dans une pièce de théâtre, à la différence près qu’ici il n’y a pas eu de répétition, tout est improvisation et le souffleur n’a pas sa place.  Ils sont sensationnels et d’une extrême gentillesse à notre égard. Après avoir dégusté le Floc, un apéritif propre à la Gascogne, Ginette nous sert un délicieux civet de lièvre. Il faut expliquer que Michel est chasseur et aux dires de villageois que nous avons interrogés pour nous indiquer comment rejoindre sa demeure, ses compétences dans ce domaine ne prêtent pas à discussion. Les plombs que l’on sent rouler sous les dents attestent bien, s’il en était besoin, que Michel ne s’est pas ravitaillé chez le boucher du quartier. Les échanges qui accompagnent le repas sont empreints de beaucoup d’humour. Nos hôtes nous  font profiter de toutes les anecdotes savoureuses qu'ils ont vécues avec les pèlerins, dont Jean-Pierre Raffarin qu’ils ont eu l’honneur d’héberger.
    Encore une soirée que nous n’oublierons pas de sitôt  et  qui se terminera vers 23 heures, une heure bien tardive pour des pèlerins ! 
Après le civet avec Ginette et Michel
  








Le gîte de Tarrissan

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