Vendredi 14 septembre 2012 :
La Romieu - gare de Mouchan : 22 km
Nous avons allongé l'étape de Condom pour réduire la suivante qui nous
paraissait un peu trop longue.
Nous prenons notre petit déjeuner au restaurant du camping ; à côté, un
groupe de pèlerins allemands fait de
même. Nous les retrouverons un peu plus loin, en pleine prière, disposés en cercle,
au beau milieu d’un pré. Leur sac ultra léger me fait penser qu’ils ont
choisi la formule « Pédibus » qu’organisent beaucoup d’associations
jacquaires. Elles proposent à leurs adhérents de rejoindre Compostelle en une
quinzaine de jours, mixant deux moyens de transport : le bus et les
jambes. Concrètement un bus conduit les pèlerins sur des étapes quotidiennes de
200 à 300 kilomètres, les déposant à certains endroits du chemin pour les
reprendre quelques kilomètres plus loin. C’est une formule intéressante pour
tous ceux qui disposent de peu de temps ou qui éprouvent des difficultés pour
marcher sur de grandes distances ; une formule en tous cas beaucoup
plus louable que celle qui consiste, pour un groupe de quelques marcheurs, à se
faire accompagner d’une voiture conduite à tour de rôle par l’un d’entre eux. Ce
dernier est chargé de toute la logistique de l’expédition : courses
au supermarché, portage des sacs, ramassage des éclopés, préparation des repas.
Nous les rencontrons en général à l’heure du déjeuner, installés dans les
meilleurs endroits que le chauffeur a eu tout loisir de repérer. Chez les mieux
organisés, rien ne manque : chaises pliantes, table de camping avec nappe et serviettes assorties, victuailles de toutes sortes, chaudes et
froides sans oublier la bouteille de bon vin. Passant à côté je les salue et
leur souhaite un bon appétit en me gardant bien de manifester toute
considération à leur égard. En fait je n’éprouve aucun ressentiment à
l’encontre de ces gens, c’est la formule que je réprouve car je pense qu’elle
dénature profondément l’esprit du Chemin en libérant le marcheur de toutes les
contraintes tant physiques et morales, inhérentes au statut de pèlerin.
Notre chemin nous conduit maintenant à la petite église romane Sainte
Germaine que nous prendrons le temps de visiter. Un mur de pierres la ceinture
et un cimetière y est accolé. Sophie et
son copain, des pèlerins qui nous suivent depuis plusieurs étapes,
prennent le soleil, adossés à l’édifice.
Plus loin, nous longeons un lac
dont le niveau d’eau fait pitié à voir,
signe de la grande sécheresse qui a sévi sur le Sud-ouest tout l’été. Parvenus à Condom nous visitons la cathédrale
Saint-Pierre et son cloître, une construction du 16e siècle, classée également, comme beaucoup d’autres
édifices du Chemin, au patrimoine mondial. Superbe !
Nous n’échappons pas à la photo traditionnelle devant la statue de d’Artagnan
et des trois mousquetaires, offerte à la ville par le sculpteur Zurab Tserateli.
Elle nous rappelle que nous sommes au
cœur de la Gascogne, au pays des mousquetaires.
Nous poursuivons la route, ou
plutôt le chemin vert, une ancienne voie ferrée, qui doit nous conduire jusqu'à
notre gîte, une gare désaffectée que le propriétaire a réaménagée avec goût. Nous
prenons le dîner sur la terrasse devant le quai de la gare. Nous ne serons pas
dérangés par les trains mais seulement par deux motards qui se croient sur une
piste de moto-cross, faisant pétarader leurs engins en passant à notre hauteur.
Le repas nous est servi par le « chef de gare » : entrée
avec salade, jambon cru, tomates et œufs suivie d’un magret de canard - frites. Je lui ai promis de mettre un bon
commentaire sur le site du Miam Miam Dodo.
Le chef de gare |
L'ancienne gare |
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