Jeudi
18 septembre 2014 : Sarria – Portomarin : 22.6
km
Je me réveille ce matin
avec un bon mal de tête. Pas besoin d’en chercher longtemps l’origine. C’est à
coup sûr le vino tinto de la veille. Dricks nous avait confié l’avoir payé un
euro la bouteille : il est certain qu’à un tel prix on ne pouvait pas
espérer un grand cru ! Un peu de paracétamol et ce sera vite oublié.
Le jour est à peine levé lorsque nous reprenons
le chemin. En quittant la ville, nous sommes dépassés par une horde de pèlerins ;
tous marchent d’un bon pas, il y en a de tous les âges, mais beaucoup n’ont pas
la trentaine. Après quelques instants de réflexion, je comprends ce qui se
passe. Sarria, que nous quittons, est situé à une centaine de kilomètres de
Santiago. Or cent kilomètres représentent la distance minimale que doit
parcourir un pèlerin à pied pour prétendre à la Compostella, ce certificat qui
atteste que vous avez accompli le pèlerinage. Pour un Espagnol, une
Compostella, c’est précieux, car c’est une ligne sur son Curriculum vitae, un
plus pour obtenir un job. Quand on sait le taux de chômage qu’il y a dans ce
pays, on comprend mieux pourquoi chaque jour tant de pèlerins prennent le Camino
à Sarria. Plus loin un groupe d’une trentaine de jeunes me demande de faire la
photo pour eux, je m’y plie volontiers.
Aujourd’hui, nous ne rencontrerons pas les
amis canadiens. Leur responsable, que nous avions vu à la sortie de la messe à
Triacastela, nous avait alors expliqué que le groupe faisait une halte d’une
journée à Sarria. Ce qui signifie que l’on se décale de leur plan de marche et
que nous ne les reverrons peut-être plus. C’est bien dommage car nous avions
sympathisé et le courant passait bien entre nous. Mais qui sait, peut-être les
croiserons-nous à Santiago, le Camino réserve toujours des surprises quand il
ne fait pas des miracles.
Vers midi, une petite bruine nous contraint
à passer les capes. Il faut dire que la Galice est en quelque sorte la Bretagne
de l’Espagne : par la météo fortement influencée par l’océan, par les
paysages, par les gens, par la gastronomie et également par la culture héritée
des peuples celtes qui à une autre époque ont colonisé toute la façade ouest de
l’Europe.
Maintenant nous y sommes, nous venons de
passer la borne indiquant que nous nous situons très précisément à 100 kilomètres
de notre but. Photo bien évidemment avec un petit moment d’émotion à la clé.
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