Lundi 16 septembre 2013 : San Juan de Ortega – Burgos :
28,8 km
Ce matin nous
avons prévu de partir un peu plus tôt, car l’étape affiche près de 30
kilomètres. Lorsque nous quittons le gîte, le jour n’est pas levé et la
température plutôt fraîche, certainement voisine de zéro degré. Il faut dire
que nous sommes à 1000 mètres d’altitude. Les premiers rayons du soleil nous
dévoilent un ciel d’azur, la journée devrait être agréable. Un groupe de jeunes
Allemandes nous suit. À entendre le
bruit de leurs pas, nous comprenons qu’elles marchent plus vite que nous.
Effectivement, elles vont rapidement nous rattraper, puis nous dépasser, et
comme d’habitude, en guise de bonjour, c’est un échange de « buen
Camino ». Combien de fois a-t-on pu prononcer cette expression sur le
chemin ? Pas loin de mille certainement.
Peu après Ages
nous franchissons le pont construit par San Juan qui a voulu et agit pour que
toute cette zone marécageuse et
abandonnée aux orties, (Ortega dans
la langue de Cervantes), ne soit pas un frein à l’essor qu’était en train de
prendre le pèlerinage au 12e
siècle. Passage aux abords du site archéologique d’Atapuerca où des fouilles,
relativement récentes, ont permis d’exhumer des ossements humains et des objets
en pierre taillée datant d’un million d’années. Bien évidemment, le site est
inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. À la sortie du village débute la
côte conduisant au mont Matagrande qui
culmine à 1078 mètres. Le paysage est relativement désertique, la roche
affleure le sol, et là où il subsiste un peu de terre, le terrain est recouvert
de magnifiques tapis de colchiques.
Le sommet atteint,
c’est maintenant la descente vers Vilalval. Nous sommes encore à une quinzaine
de kilomètres de Burgos mais le temps très clair nous permet déjà d’apercevoir
la ville et de deviner les flèches de la cathédrale. Tout près de nous, un
groupe de chevreuils traverse les champs et s’enfuit à notre vue, nous laissant
tout juste le temps de faire la photo.
Hier soir à l’Auberge de San Juan, un Espagnol
avait expliqué à Christelle et Jean-Patrick comment rentrer dans la ville sans
traverser la grande zone industrielle telle que le Miam Miam Dodo l’indique. Il leur a recommandé de contourner
Burgos par le sud et d’arriver au centre par un sentier qui longe le Rio
Arlanzon, expliquant que cette voie permet de gagner en distance mais surtout de
nous mettre à l’écart des grandes
avenues, polluées par la circulation et le bruit.
Nous suivons donc
ses conseils. Au départ, ce chemin passe en bordure de l’aéroport mais le bruit
des avions ne nous dérangera pas beaucoup, pour la simple et bonne raison qu’il
n’y a pas d’avion. C’est tout simplement incroyable, mais tout comme ce village
de golf sans habitant que nous avons traversé dans l’étape de San Domingo, cet
aéroport fait également partie des victimes de la crise et il y en a bien
d’autres en Espagne. Quel gâchis ! Que d’argent public gaspillé !
Nous atteignons Burgos vers 15 heures,
notre hôtel est situé à deux pas, aux abords de la cathédrale et du centre
historique. Nous avons de la chance, car lorsque l’on réserve, on n’a pas
forcément des données très précises sur la localisation, mais pour le coup
c’est plutôt pas mal joué. Nous nous y installons et déjeunons dans un
restaurant à proximité. Heureusement que nous sommes en Espagne, car déjeuner à
une heure si tardive n’est pas dans les
coutumes de tous les pays.


Nous dînons le soir
dans un petit restaurant du quartier : au menu boudin noir et agneau
frit. Marie-Jeanne laisse son assiette intacte, elle nous dit être embarrassée.
La serveuse s’étonne de la situation ; pour plaisanter je lui explique
alors que « la señora esta embarazada »,
elle rit, puis éclate de rire lorsque je lui indique du doigt le coupable en
désignant Gaby. Embarazada est
effectivement un faux ami, bien connu de ceux qui fréquentent un peu l’Espagne,
qui signifie, non pas être embarrassée, mais être enceinte. La différence est
de taille ! Avec cette petite explication, on comprend mieux la réaction de la serveuse.
Le lendemain matin nous visitons le monastère
cistercien de las Huelgas, édifié en 1187 par le roi Alphonse VIII pour servir
de Panthéon aux rois et de lieu de retraite spirituelle pour les dames de la
haute société. Pour l’après-midi, nous avons prévu la visite du musée de
l’évolution de l’homme mais malheureusement il est fermé ce jour-là. Le
monastère de Miraflores qui mérite également le détour est un peu loin pour des
marcheurs qui ont décidé qu’aujourd’hui on reposait les jambes. Ce n’est pas de
chance ! Reste le Castillo d’où on peut profiter d’un magnifique panorama
sur la ville. Nous interrogeons des gamins pour qu’ils nous indiquent comment
s’y rendre, finalement ils nous y conduisent et à la table d’orientation, nous
commentent ce que l’on a devant les yeux : vraiment des chicos et chicas exceptionnels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nhésitez pas à me mettre un commentaire , une question ... je vous répondrai