Mercredi 18 septembre 2013 : Burgos -
Hornillos del Camino : 19,1 km
Nous débutons
notre marche vers huit heures après un copieux petit-déjeuner à
l’hôtel et passons par la place de la cathédrale pour rejoindre le chemin. La
façade de l’édifice est éclairée par les
premiers rayons de soleil et ses flèches
se détachent sur un ciel d’azur : tout simplement splendide. Un
peu plus loin, alors que nous quittons Burgos, nous remarquons au sommet d’un
clocher, une cigogne dans son nid. Elle tourne et retourne sur elle-même, comme
si elle cherchait à nous offrir son plus beau profil pour la photo. Depuis
Puente la Reina nous avons vu beaucoup de nids sur les clochers, à même le
toit, ou sur des supports que les municipalités ont aménagés spécialement pour
qu’elles s’y installent. Jusqu’ici, tous étaient vides, certainement que les
volatiles profitent de la fin de l’été en Alsace et qu’elles feront étape ici,
un peu plus tard, durant leur migration vers l’Afrique du Nord.
À Villalbilla, nous
échangeons quelques mots avec une Brésilienne qui vit en Angleterre, elle a fait le Norte l’an passé et
aujourd’hui c’est son premier jour de
marche sur le Frances : « buen
Camino » !
Vers midi nous
atteignons Rabé de la Calzadas. Nous dépassons un couple de pèlerins que nous
retrouvons ensuite en train de se restaurer devant l’albergue du village ; lui
a un accoutrement assez étonnant : une
longue chevelure noire, une guitare en bandoulière et, attaché à sa ceinture,
un sac transparent, rempli de films argentiques. Ce n’est pas à lui que l’on
reprochera de dénaturer le Camino avec des équipements trop high-tech !
Des pèlerins sont assis sur des bancs, à attendre que le gîte ouvre ses portes.
Comme chaque jour, ils sont partis avant l’aube pour être les premiers à
l’étape et ainsi être assurés d’avoir un couchage pour la nuit. Il y a là des Américains, des Canadiens, des Australiens.
Un hospitalier nous a expliqué que beaucoup de gens, originaires du Nouveau Monde,
ont découvert le chemin grâce au film « The Way », un film tourné en
2010 sur le Camino Frances et qui devrait sortir prochainement en France.
Rabé de la Calzadas
est un petit village de quelques centaines d’habitants qui marque l’entrée dans
la Meseta, ce plateau désertique et aride qui accompagne le pèlerin jusqu’à
Léon. Par la rudesse de son climat, la Meseta est une région redoutée des
marcheurs : les étés y sont souvent torrides, les intempéries y sont fréquentes
et il est inutile de chercher le moindre abri ou la moindre parcelle d’ombre,
enfin, il vaut mieux avoir la gourde bien remplie, car les points d’eau y sont
rares. J’avais lu plusieurs récits, écouté d’anciens pèlerins en parler, et
maintenant j’y étais, j’allais la découvrir, allait-elle correspondre à l’idée
que je m’en étais faite ? Était-elle cet enfer que l’on m’avait décrit, cette
vallée de la mort ?
Nous poursuivons
notre chemin et constatons effectivement que la transition se révèle on ne peut
plus brutale. Le décor change rapidement, devant nous un paysage qui s’étend à
perte de vue, avec au milieu, le chemin qui serpente entre collines et vallées
et que l’on devine jusqu’à l’horizon. Un cadre qui n’est pas sans rappeler
l’étape qui nous a conduits d’Estella à
Los Arcos.
Vers 15 heures nous
parvenons au gîte : une casa rurale très bien tenue, les clés sont à
retirer à l’épicerie d’en face. Pour la lessive il faut prendre rang car
l’unique machine est mobilisée par une pèlerine australienne, qui, a priori,
n’a pas trouvé le programme rapide. Cela nous donne le temps de boire un verre
sur la terrasse, dans la cour intérieure, avant de faire la visite de l’église San Roman : retable
baroque et voûte superbement décorée.
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