Samedi 14 septembre 2013 : San Domingo de la
Calzada – Belorado : 25 km
Départ matinal pour
une étape assez longue, mais donnée comme facile. Le ciel sans nuage laisse
augurer une belle journée d’automne. Une fausse note toutefois, nous longerons
la nationale N120 sur la majeure partie du parcours. C’est vraiment dommage,
dans des paysages aussi grandioses, de devoir supporter la vue d’une route et le bruit de la circulation.
Le Camino n’a pas
pu éviter la déferlante technologique, c’est dire ! Après les smartphones
de plus en plus sophistiqués, dont les fonctions n’ont plus de limites, et qui
nous écartent certainement un peu de l’esprit du chemin, nous voyons
aujourd’hui des pèlerins avec une caméra frontale pour filmer leurs
aventures, d’autres qui portent de
drôles de plaques collées sur leurs vêtements. Nous comprendrons plus tard
qu’il s’agit en fait de capteurs solaires pour recharger tous ces gadgets. Je me rappelle alors la réflexion
du restaurateur de Saint-Côme-d’Olt, qui
nous disait que le chemin était devenu un défilé de Quechua, je pense qu’il
peut maintenant ajouter : « mais également de Samsung et d’Apple ».
Prudence toutefois, car nous avons trop souvent une fâcheuse tendance à
généraliser les choses à partir de quelques observations et à ne retenir que
celles-là. Il y a encore de vrais pèlerins, et c’est heureusement la majorité,
qui partent avec un petit budget, un
équipement minimum, et qui vivent leur chemin de manière authentique.
Beaucoup de pèlerins
sur le chemin ce matin, chacun marchant à sa vitesse, certains seuls, d’autres
par petits groupes. C’est toujours assez
surprenant, et là encore je n’ai pas une vraie explication à ce constat : pourquoi
sur certaines étapes rencontrons-nous deux ou trois fois plus de marcheurs que
sur d’autres ? Une réponse pourrait être le temps, ou plutôt le mauvais temps,
qui en dissuaderait quelques-uns de
prendre le chemin, mais le ciel est on ne peut plus bleu depuis notre
départ, les bobos peut-être, mais là
encore, il y a ceux qui s’arrêtent pour se soigner et ceux qui repartent
guéris, le flux des uns compensant le flux des autres, la jonction avec un autre chemin qui
alimenterait le nôtre, ça pourrait expliquer une fréquentation en augmentation
mais pas une fréquentation en dents de scie comme on le constate ….. Je décide
de laisser la réflexion à ce niveau d’analyse, car finalement, la réponse à
cette question ne me paraît pas être de la plus haute importance.
Nous parvenons à
Granon, village qui marque la fin de la
Rioja et l’entrée dans la Castille. Nous y faisons halte le temps de la visite
de l’Eglise Saint-Jean-Baptiste dont le retable est d’une grande richesse
ornementale. Quelques kilomètres plus loin, nous entrons dans Redecilla del
Camino. Sur le portail de l’église, une statue de la vierge semblant regarder
passer les pèlerins, à l’intérieur, les fonts
baptismaux avec un bénitier roman du 12e siècle sur lequel
apparaît, sculptée, une représentation de la Jérusalem céleste.
Christelle et Jean-Patrick partagent le dîner avec nous. Pour moi après
une ensalada, ce sera un lomo accompagné
de frites. Le vin qui nous est servi dans le menu ne nous laisse aucun doute, nous
sommes bel et bien sortis de la Rioja !
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