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jeudi 23 août 2018

Saint Chély-d’Aubrac – Saint-Côme-d’Olt




Jeudi 8 septembre 2011 :  Saint Chély-d’Aubrac   – Saint-Côme-d’Olt :  16 km


La nuit a été reposante et nous a permis d’oublier en partie la galère d’hier. Cela fait maintenant une semaine que nous marchons et pour ma part je ne ressens toujours aucune fatigue, aucune courbature. Les pieds ont également bien supporté l’épreuve : pas la moindre ampoule en vue, pas la moindre rougeur. Le pied si j’ose dire ! 
 Lorsque nous quittons notre hébergement, le soleil a déjà chassé tous les nuages, annonçant une journée plutôt agréable, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Traversant le bourg, nous  retrouvons Bernard qui, hier, avait choisi un autre gîte pour passer la nuit.
À la sortie, nous franchissons  le Pont Vieux, un ouvrage à deux arches qui enjambe un de ces nombreux petits torrents qui descendent du plateau et que l’on nomme ici  « boraldes ». Le chemin gravit ensuite le coteau opposé  et nous offre une magnifique vue sur cette petite cité médiévale dominée par le clocher de son église. Un édifice  pas tout à fait ordinaire, érigé au 14e  siècle, et qui à cette époque servait de tour de guet.
Quelques kilomètres plus loin nous retrouvons Chloé, la cantatrice qui a chanté hier à Aubrac. Elle est accompagnée d’une amie et s’est arrêtée auprès d’un villageois qui vend diverses victuailles sur le bord de la route. J’en profite pour la féliciter de sa prestation dans l’église Notre Dame. Sensible au compliment elle se confie davantage et m’explique alors qu’elle va jusqu’à Compostelle et que, pour conserver les qualités de sa voix, elle s’oblige à chanter dans les églises chaque fois qu’elle ose et qu’elle ressent des ondes positives. J’espère qu’elle en ressentira beaucoup d’autres et que nous aurons la chance d’être là pour l’écouter.
Nous atteignons notre gîte en milieu d’après-midi, ce qui nous permet, après la lessive quotidienne, de disposer de quelques heures pour visiter Saint-Côme-d’Olt. Une ville qui fait partie des plus beaux villages de France, avec ses ruelles étroites, ses élégantes demeures moyenâgeuses, son église au clocher flammé qui en fait une particularité. Olt désignait dans le passé la rivière qui coule à proximité. Plus tard on lui a préféré son anagramme « Lot » pour désigner ce même cours d’eau sans pour autant changer l’appellation de beaucoup de villages qui ont conservé le suffixe « Olt ».
Il fait relativement doux ce soir alors nous en profitons pour dîner à la terrasse d’un restaurant en plein centre-ville.    Il y a assez peu de clients, ce qui laisse le temps à l’aubergiste de s’entretenir longuement  avec nous, ce dernier nous confiant quelques anecdotes succulentes vécues avec sa clientèle de pèlerins. Lorsque je lui demande ce qu’il pense de l’essor que prend le Chemin, il me répond narquois, et de façon très abrupte :  « aujourd’hui mon pauvre monsieur il s’agit davantage d’un défilé de Quechua que d’un pèlerinage » ! Une remarque qui mérite réflexion. Le Chemin serait-il en train de perdre son âme ?

   Heureusement ce commentaire, qui à vrai dire ne nous surprend qu’à moitié,  ne va pas nous couper l’appétit.  Nous terminons le repas par un risotto arrosé de caramel au beurre salé ; simplement sublime !














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