Jeudi
8 septembre 2011 : Saint Chély-d’Aubrac –
Saint-Côme-d’Olt : 16 km
La
nuit a été reposante et nous a permis d’oublier en partie la galère d’hier.
Cela fait maintenant une semaine que nous marchons et pour ma part je ne
ressens toujours aucune fatigue, aucune courbature. Les pieds ont également
bien supporté l’épreuve : pas la moindre ampoule en vue, pas la
moindre rougeur. Le pied si j’ose dire !
Lorsque nous quittons notre hébergement, le
soleil a déjà chassé tous les nuages, annonçant une journée plutôt agréable, ce
qui n’est pas pour nous déplaire. Traversant le bourg, nous retrouvons Bernard qui, hier, avait choisi un
autre gîte pour passer la nuit.
À
la sortie, nous franchissons le Pont
Vieux, un ouvrage à deux arches qui enjambe un de ces nombreux petits torrents qui
descendent du plateau et que l’on nomme ici
« boraldes ». Le chemin gravit ensuite le coteau opposé et nous offre une magnifique vue sur cette
petite cité médiévale dominée par le clocher de son église. Un édifice pas tout à fait ordinaire, érigé au 14e
siècle, et qui à cette époque servait de
tour de guet.
Quelques
kilomètres plus loin nous retrouvons Chloé, la cantatrice qui a chanté hier à
Aubrac. Elle est accompagnée d’une amie et s’est arrêtée auprès d’un villageois
qui vend diverses victuailles sur le bord de la route. J’en profite pour la féliciter
de sa prestation dans l’église Notre Dame. Sensible au compliment elle se
confie davantage et m’explique alors qu’elle va jusqu’à Compostelle et que,
pour conserver les qualités de sa voix, elle s’oblige à chanter dans les
églises chaque fois qu’elle ose et qu’elle ressent des ondes positives. J’espère
qu’elle en ressentira beaucoup d’autres et que nous aurons la chance d’être là
pour l’écouter.
Il
fait relativement doux ce soir alors nous en profitons pour dîner à la terrasse
d’un restaurant en plein centre-ville. Il y a assez peu de clients, ce qui laisse le
temps à l’aubergiste de s’entretenir longuement
avec nous, ce dernier nous confiant quelques anecdotes succulentes
vécues avec sa clientèle de pèlerins. Lorsque je lui demande ce qu’il pense de
l’essor que prend le Chemin, il me répond narquois, et de façon très abrupte :
« aujourd’hui
mon pauvre monsieur il s’agit
davantage d’un défilé de Quechua que d’un pèlerinage » ! Une
remarque qui mérite réflexion. Le Chemin serait-il en train de perdre son âme ?
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