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jeudi 23 août 2018

Nasbinals – Saint-Chély-d’Aubrac




Mercredi 7 septembre 2011 :  Nasbinals – Saint-Chély-d’Aubrac  :  17 km


   Ce matin, au moment de se mettre en route, la météo n’est pas très favorable : le temps est maussade, l’air est frais, et sur ce plateau, à 1200 mètres d’altitude, le vent qui commence à se lever n’arrange rien. Pour se donner un peu de courage, on se dit que c’est un moindre mal, car la pluie était annoncée dès l’aube ; en fait nous ne la rencontrerons qu’en milieu d’après-midi.  L’étape n’est pas très longue mais pas pour autant reposante, car elle nous fait franchir un point haut à 1400 mètres d’altitude, le sommet le plus élevé avant Roncevaux.
   Le balisage, irréprochable jusque-là, fait défaut à un carrefour et  nous laisse commettre notre toute première erreur d’orientation. Nous réalisons notre faute quelques centaines de mètres plus loin mais trop tard pour retourner. Nous choisissons de couper à travers les pâtures pour rejoindre le GR65. Nous nous rendons compte très vite que ce n’était pas le choix  le plus judicieux, car nous nous retrouvons face à un taureau de belle taille. La bête a dû reconnaître en nous de pauvres pèlerins égarés et heureusement ne manifeste aucune agressivité à notre égard. Ouf, c’est passé !  C’est juré, nous  ne recommencerons plus jamais cela !
  Il est environ midi lorsque, nous découvrons le petit village d’Aubrac. À l’entrée, sur une stèle, gravée dans la pierre, une pensée qu’aucun pèlerin, je pense, ne contestera : « Dans le silence et la solitude on n’entend plus que l’essentiel ». C’est d’autant plus vrai qu’ici, en plein brouillard, le marcheur ne risque pas d’être distrait par le paysage.
Le village présente la physionomie de tous ceux que nous avons traversés sur le plateau : des maisons de granit gris avec des toits de lauzes dans la même teinte, sans aucune autre couleur pour égayer le décor. Nous visitons l’église Notre Dame des Pauvres, un édifice du  12e siècle dont le clocher abrite  la « cloche des perdus », ainsi nommée car elle venait en aide aux pèlerins pour retrouver leur chemin vers Aubrac lors des tourmentes et autres intempéries. Nous y rencontrons une jeune fille suisse, Chloé, qui venait de chanter a cappella au chœur de l’église. L’acoustique particulière du lieu faisait résonner et vibrer sa voix dans tout l’édifice. Un grand plaisir et beaucoup d’émotion à l’écouter.

Lorsque nous quittons le village, la pluie se met à tomber, transformant le chemin en un  véritable champ de boue ; elle ne cessera pas jusqu’à notre arrivée au gîte. Nous descendons maintenant sur Saint-Chély-d’Aubrac en empruntant un goulet étroit au sol recouvert de pierres plates que l’eau a rendues extrêmement glissantes et dangereuses. À certains endroits, là où les eaux de ruissellement  traversent la chaussée, nous devons jouer les funambules sur les pierres qui restent apparentes pour franchir l’obstacle. À d’autres ce sont des portes de pâture que nous devons ouvrir et fermer pour poursuivre notre descente.
En milieu d’après-midi nous parvenons à notre hébergement, le gîte Saint-André, une belle demeure de particulier bâtie à l’entrée de la ville, à flanc de coteau. Beaucoup de pèlerins nous ont devancés et se réchauffent autour d’un grand feu de cheminée. 
Au dîner nous sommes une vingtaine à partager le repas que nous a préparé notre hôte : soupe de légumes avec lard fumé mouliné, gratin au confit de canard. Vraiment délicieux. Marie-Jeanne prend la recette pour nous en cuisiner un à notre retour. 












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