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samedi 25 août 2018

Navarrenx – Aroue





Vendredi 21 septembre 2012 :  Navarrenx – Aroue :        18 km


    Il n’y a pas de possibilité de petit déjeuner au camping alors nous le prenons au bistrot du coin, le Dahu, où nous retrouvons les Alsaciens qui ont été un peu plus matinaux que nous. C’est vrai que cette nuit  Bernard n’a pas eu à caler la roulotte !
                Nous quittons Navarrenx en traversant  les remparts par la porte Saint Antoine, puis franchissons le Gave d’Oloron.  Nous ne manquons pas de faire la photo du pont en dos d’âne avec ses 3 arches qui se reflètent  dans la rivière.
    À l'église du petit village de Castetnau, nous rencontrons Marie-Françoise dont le bourdon est  tous les jours décoré de fleurs différentes, et également les pèlerins de Vancouver,  Marc et Mardi. Le chemin traverse la forêt et c’est bien agréable, car le soleil commence à devenir de plus en plus chaud. En haut des arbres nous remarquons des palombières, ces cabanes qui servent aux chasseurs de palombes ; au sol un écriteau nous recommande de faire le silence (comme si les pèlerins étaient des gens bruyants !). Un peu plus loin, assis à l’ombre des arbres, nous retrouvons Diégo et Sophie qu’il a surnommée la Gazelle d’Avignon tant elle a le pas alerte. Ils sont en train de manger tranquillement des marrons que Diego a ramassés sous les châtaigniers et  cuits  la veille dans son gîte.  Nous en dégustons avec eux. Encore un moment d’échanges et de convivialité bien sympathique.
    Après quelques kilomètres nous traversons Charre. Une petite ville béarnaise à la limite du Pays Basque. C’est là que nous apercevons le premier fronton, un haut mur qui permet de jouer à la pelote basque. Nous en verrons beaucoup d’autres jusqu’aux Pyrénées car dans la région chaque village possède le sien.   Plus loin nous longeons quelques fermes de gavage d'oie qui dégagent une odeur pestilentielle. J’essaie d’imaginer un instant les conditions de travail des éleveurs dans une telle atmosphère : ça ne doit pas être très drôle pour eux !
   En milieu d’après-midi  nous parvenons au gîte : une belle et vaste  maison isolée au milieu des  champs, à flanc de coteau et offrant une vue magnifique sur la vallée.  Le patron, un homme d’un certain âge,  nous installe et nous fait découvrir la demeure :  la chambre à 3 lits,  le frigo où nous trouverons des bières fraîches, la cuisine où nous pourrons préparer notre dîner car ce soir c’est à nous de faire la popote, et l’épicerie au rez-de-chaussée où, à partir de 17 heures, il nous vendra les différents produits dont nous pourrons avoir besoin. Pour nous trois, c’est décidé, nous ferons simple: ce sera une grosse salade de pâtes.
    Après la douche, je profite de la piscine quelques instants puis, avec Marie-Jeanne, nous entreprenons la préparation du repas. Nous nous apercevons alors que nous sommes seuls dans le gîte et réalisons à ce moment que tous les autres pèlerins ont quitté les lieux pour se rendre à la messe. Nous avions effectivement zappé ce couplet dans le discours du patron qui nous proposait de nous  conduire  à 18 heures à la petite chapelle d’Olhaïby. Trop tard ! Nous le regretterons beaucoup car, aux dires des participants, la cérémonie fut très belle et agrémentée de nombreux  chants basques.
      La douceur de la soirée nous permet de prendre le repas en extérieur où nous profitons d’un magnifique coucher de soleil  sur la chaîne des Pyrénées. Notre hôte a installé dans son parc, çà et là, plusieurs tables qui permettent aux pèlerins de se regrouper par connaissance ou affinité. Nous nous attablons à l’une d’elles, à proximité de la piscine. Quelques personnes se joignent à nous,  Marie-Françoise, Pierre le prof, et le couple de Vancouver,  Marc et Mardi. Marc a acheté une bouteille de Ricard et nous sert l’apéritif. Chacun étant venu avec ses courses, nous partageons  les plats et  4 bouteilles de vin, ou plus précisément 3 et demi, car la table a été légèrement bousculée lorsque nous nous y sommes installés, et quelques verres de rosé ont perdu l’équilibre. À la fin du repas, le patron vient s’entretenir avec nous et nous conte quelques anecdotes qu’il a vécues, nous citant par exemple, ce soir de Noël, où un pèlerin, en pleine tempête de neige, est venu frapper à sa porte. Il l’a accueilli et l’a fait profiter du réveillon familial.
   La nuit est  tombée depuis déjà longtemps lorsque nous regagnons la chambre, mais, qu’importe, ces moments de convivialité sont toujours si agréables que l’on peut bien sacrifier une heure ou deux de sommeil ; le pèlerinage n’est pas que marche et prières, ces instants d’échange participent tout autant à sa richesse.

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