Vendredi
21 septembre 2012 : Navarrenx – Aroue : 18 km
Il n’y a pas de possibilité de petit déjeuner
au camping alors nous le prenons au bistrot du coin, le Dahu, où nous
retrouvons les Alsaciens qui ont été un peu plus matinaux que nous. C’est vrai
que cette nuit Bernard n’a pas eu à
caler la roulotte !
Nous
quittons Navarrenx en traversant les
remparts par la porte Saint Antoine, puis franchissons le Gave d’Oloron. Nous ne manquons pas de faire la photo du
pont en dos d’âne avec ses 3 arches qui se reflètent dans la rivière.
À l'église du petit village de
Castetnau, nous rencontrons Marie-Françoise dont le bourdon est tous les jours décoré de fleurs différentes,
et également les pèlerins de Vancouver,
Marc et Mardi. Le chemin traverse la forêt et c’est bien agréable, car
le soleil commence à devenir de plus en plus chaud. En haut des arbres nous
remarquons des palombières, ces cabanes qui servent aux chasseurs de palombes ;
au sol un écriteau nous recommande de faire le silence (comme si les pèlerins
étaient des gens bruyants !). Un peu plus loin, assis à l’ombre des
arbres, nous retrouvons Diégo et Sophie qu’il a surnommée la Gazelle d’Avignon
tant elle a le pas alerte. Ils sont en train de manger tranquillement des
marrons que Diego a ramassés sous les châtaigniers et cuits
la veille dans son gîte. Nous en
dégustons avec eux. Encore un moment d’échanges et de convivialité bien sympathique.
Après quelques kilomètres nous
traversons Charre. Une petite ville béarnaise à la limite du Pays Basque. C’est
là que nous apercevons le premier fronton, un haut mur qui permet de jouer à la
pelote basque. Nous en verrons beaucoup d’autres jusqu’aux Pyrénées car dans la
région chaque village possède le sien. Plus
loin nous longeons quelques fermes de gavage d'oie qui dégagent une odeur
pestilentielle. J’essaie d’imaginer un instant les conditions de travail
des éleveurs dans une telle atmosphère : ça ne doit pas être très
drôle pour eux !
En milieu d’après-midi nous
parvenons au gîte : une belle et vaste maison isolée au milieu des champs, à flanc de coteau et offrant une vue
magnifique sur la vallée. Le patron, un
homme d’un certain âge, nous installe et
nous fait découvrir la demeure : la chambre à 3 lits, le frigo où nous trouverons des bières
fraîches, la cuisine où nous pourrons préparer notre dîner car ce soir c’est à
nous de faire la popote, et l’épicerie au rez-de-chaussée où, à partir de 17 heures,
il nous vendra les différents produits dont nous pourrons avoir besoin. Pour
nous trois, c’est décidé, nous ferons simple: ce sera une grosse salade de
pâtes.
Après la douche, je profite de la piscine quelques instants puis, avec Marie-Jeanne,
nous entreprenons la préparation du repas. Nous nous apercevons alors que nous
sommes seuls dans le gîte et réalisons à ce moment que tous les autres pèlerins
ont quitté les lieux pour se rendre à la messe. Nous avions effectivement zappé
ce couplet dans le discours du patron qui nous proposait de nous conduire
à 18 heures à la petite chapelle d’Olhaïby. Trop tard ! Nous le
regretterons beaucoup car, aux dires des participants, la cérémonie fut très
belle et agrémentée de nombreux chants
basques.
La douceur de la soirée nous permet de prendre
le repas en extérieur où nous profitons d’un magnifique coucher de soleil sur la chaîne des Pyrénées. Notre hôte a
installé dans son parc, çà et là, plusieurs tables qui permettent aux pèlerins
de se regrouper par connaissance ou affinité. Nous nous attablons à l’une
d’elles, à proximité de la piscine. Quelques personnes se joignent à nous, Marie-Françoise, Pierre le prof, et le couple
de Vancouver, Marc et Mardi. Marc a
acheté une bouteille de Ricard et nous sert l’apéritif. Chacun étant venu avec
ses courses, nous partageons les plats
et 4 bouteilles de vin, ou plus
précisément 3 et demi, car la table a été légèrement bousculée lorsque nous
nous y sommes installés, et quelques verres de rosé ont perdu l’équilibre. À la
fin du repas, le patron vient s’entretenir avec nous et nous conte quelques
anecdotes qu’il a vécues, nous citant par exemple, ce soir de Noël, où un
pèlerin, en pleine tempête de neige, est venu frapper à sa porte. Il l’a
accueilli et l’a fait profiter du réveillon familial.
La nuit est tombée depuis déjà longtemps
lorsque nous regagnons la chambre, mais, qu’importe, ces moments de
convivialité sont toujours si agréables que l’on peut
bien sacrifier une heure ou deux de sommeil ; le pèlerinage n’est pas que
marche et prières, ces instants d’échange participent tout autant à sa
richesse.
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