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samedi 25 août 2018

Aroue – Ostabat





Samedi 22 septembre 2012 :   Aroue – Ostabat :  25 km


  Nous quittons le gîte vers huit heures et passons devant la petite chapelle d’Olhaïby là où hier soir il y avait la messe. Malheureusement elle est fermée. Notre hôte nous avait laissé entendre que nous trouverions la clé près d’une tombe dans le cimetière. Nous cherchons, mais en vain, et nous devons finalement nous contenter d’admirer l’intérieur par le trou de la serrure.  Ce n’est que partie remise car l’étape du jour compte pas moins de 3 chapelles : espérons que les 2 autres seront  ouvertes !  C’est tout d’abord  celle de Soyarza que nous atteignons en faisant un petit détour, car pour gagner quelques kilomètres, nous avons choisi d’emprunter la variante d’Uhart-mixe. Pour  parvenir à la chapelle c’est un peu galère car nous devons grimper une forte pente sur un sentier boueux entaillé par de profondes ornières,  mais au sommet nos efforts sont largement récompensés par la vue qui s’offre à nos yeux. Devant nous s’étalent  ces paysages du Pays Basque, tout en verdure, faits de collines et de vallées, parsemées de petits villages et de maisons isolées. Au loin, mais de plus en plus proche, la chaîne des  Pyrénées se détache sur l’horizon. Nous ne nous lassons pas d’admirer.
    Si nous n’avions pas fait le choix de la variante, non seulement nous serions passés devant la petite chapelle sans détour, mais en amont,  nous aurions découvert  la Croix de Gibraltar, une stèle discoïdale qui matérialise le point de jonction des chemins de Vézelay, de Tours  et du Puy-en-Velay. Dommage, j’ai réalisé trop tard, je m’étais mis en tête que la jonction se faisait plus en aval, dans le village d’Ostabat ; je saurai pour la prochaine fois ! Du moins si prochaine fois il y a !
    En redescendant, nous ne manquons pas de nous arrêter à la petite chapelle  Saint-Nicolas d’Harambeltz, qui fut entièrement rénovée ces années dernières.  Une vraie merveille où l’on a su préserver les peintures anciennes et tout ce qui fait son  authenticité. Nous avons la chance d’y rencontrer un des acteurs de cette rénovation qui nous explique dans le détail les techniques employées pour redonner tout leur éclat aux fresques et aux tableaux sans pour autant altérer les peintures d’origine.
    Nous arrivons à Ostabat en milieu d’après-midi. Beaucoup de pèlerins sont attablés à la terrasse du bistrot et dégustent leur bière de fin d’étape.  Nous faisons de même puis rejoignons notre hébergement à un kilomètre du village. Il s’agit d’une ancienne ferme reconvertie en gîte. À vrai dire, on ne reconnaît rien d’une ferme, les locaux sont neufs et très bien adaptés à leur nouvelle fonction et le patron des lieux, qui nous accueille et nous installe,  n’a vraiment rien d’un paysan. Il y a certainement bien longtemps que les dernières têtes de bétail ont quitté l’étable. La plupart des pèlerins rencontrés ces derniers jours sont déjà là : il y a ceux d’Uzan, Hervé, Jean Luc …, le couple de Vancouver, Pierre le prof,  Marie-Françoise de Manosque, Claude de Nantes … et bien d’autres.  Avant le repas, Marie-Françoise offre l’apéritif : ce sera Ricard pour tout le monde. L'ambiance monte vite, nous chantons encore Compostelle. 
 Tous les matins nous prenons le chemin,
Tous les matins nous allons plus loin.
Jour après jour, St Jacques nous appelle,
C’est la voix de Compostelle.
        Ultreïa ! Ultreïa ……
Chemin de terre et chemin de Foi,
Voie millénaire de l’Europe,
La voie lactée de Charlemagne,
C’est le chemin de tous les jacquets.
       Ultreïa ! Ultreïa ……
²

  Puis arrive l’heure du repas. Il est servi  dans la salle commune, une grande pièce qui peut accueillir une centaine de personnes. Le patron,  coiffé d’un large béret, un personnage bien connu sur le Chemin,  entonne des chants basques. Notre groupe reprend avec d'autres chants, plus proches de la paillarde d’étudiant que du cantique ; à la table voisine, les Allemands qui ne veulent pas être en reste enchaînent avec des chansons populaires de leur pays. L'ambiance est maintenant à son comble, la salle est surchauffée, la joie d’être là et de partager ces moments de bonheur se lit sur chaque visage. Chacun se tient debout, le verre empli de Porto à bout de bras. De longs applaudissements concluent  ce show improvisé qui a eu le grand mérite de créer une véritable communion entre des gens  d’origines et de cultures différentes.  Ultreïa !
    Malheureusement à la fin du repas, Marie-Françoise qui est sortie quelques instants pour prendre l'air et fumer une cigarette, fait une mauvaise chute et se luxe le bras. Claude, le toubib, l’examine et appelle le Samu. Pour Marie-Françoise, le chemin 2012 s’arrête ici. Dommage qu’une   si belle soirée se termine ainsi !

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