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samedi 25 août 2018

Limogne en Quercy – Le Gascou




Jeudi 6 septembre 2012 :   Limogne en Quercy – Le Gascou :   26 km


    Dès notre départ le soleil s’impose et chasse très vite la petite fraîcheur matinale que l’on ressent sur les mollets. La météo annonce une journée caniculaire,  ce qui n’est pas pour nous déplaire.  À l’approche de Varaire, je perds les amis. Le temps de prendre une photo de gariotte,  Marie-Jeanne et Gaby  ne sont déjà plus visibles. Ce ne serait pas un problème si à l’entrée de Varaire  il n’y avait pas deux chemins, dont une variante du GR, et bien sûr dans ces cas-là, et selon la loi de la tartine beurrée, chacun prend  le sien. Un problème n’arrivant jamais seul, le portable, qui, en pareilles circonstances devrait nous sauver, affiche malheureusement « pas de réseau ». À force de persévérance, nous parvenons à nous contacter et nous nous donnons rendez-vous au point de jonction des deux itinéraires, à Bach : ouf !  Finalement cette étape qui devait être longue mais tranquille, ne sera pas oubliée de sitôt.
     Depuis que nous avons quitté Figeac, nous rencontrons effectivement, de part et d’autre des sentiers que nous parcourons, beaucoup de gariottes, qu’ici on appelle également cazelles. Il s’agit de cabanes en pierres sèches qui permettaient jadis aux bergers de s’abriter en cas de mauvais temps. Mais aujourd’hui, le temps est au beau et si on devait s’y réfugier, ce serait plutôt pour y trouver un peu de fraîcheur. Une brave dame avec laquelle nous avons fait un brin de causette nous confiera, avec un petit sourire malin, et même un peu coquin,  que beaucoup de gens de la région ont été conçus dans ces gariottes.  Elle s’est bien gardée de nous dire si elle-même les avait fréquentées mais à travers son regard qui laissait transparaître un peu de nostalgie, j’ai bien compris qu’elle connaissait parfaitement le sujet et qu’elle était certainement en train de se remémorer d’agréables souvenirs de sa jeunesse.
    À notre arrivée au Gascou, nous retrouvons Pierre le Nantais. Il déguste une bière devant le gîte dans lequel nous avons tout comme lui réservé pour la nuit. C’est une petite demeure sur un seul niveau qui a belle allure,  située un peu à l’écart de la ferme des propriétaires. Tout laisse à penser que ces derniers ont hérité de la maison et que  pour la rentabiliser, ou au minimum pour en compenser les charges, ils l’ont aménagée en hébergement pour y accueillir les pèlerins de passage. Les meubles, la décoration  et l’organisation des pièces relèvent visiblement d’une autre époque : lits bateau avec chevets assortis dans chacune des chambres, cheminée ancienne dans la cuisine où le feu à l’âtre avec la marmite suspendue à la crémaillère a été remplacé, depuis longtemps certainement, par une cuisinière en fonte émaillée. Le décor ne serait pas complet si je n’évoquais pas cette odeur de moisi qui nous prend au nez et que les fenêtres, bien que grandes ouvertes, ne parviennent pas à dissiper. Confort un peu sommaire donc, mais pour une nuit nous nous en satisferons bien !
    Pendant que nous découvrions le logement, Pierre nous a cueilli quelques figues sur un arbre en bordure de route. Elles sont excellentes et nous permettront de patienter jusqu’au repas. Il est  servi par la fermière sur une table à l’extérieur du gîte : salade avec terrine  aux truffes puis manchons de canard. Ici, loin de la ville, les gens du hameau (ils ne sont que 4) vivent en complète autarcie avec les produits de la ferme et du jardin. 
 
 La journée a été très chaude et la soirée est encore douce et bien agréable. Alors que je demande à la dame s’il va pleuvoir dans les prochains jours, (c’est un réel souci pour les marcheurs), elle me rassure tout de suite affirmant avec fermeté que la pluie n’est attendue qu’après les vendanges. Comme je m’étonne qu’il y ait un lien étroit entre les vendanges et la pluie, elle me dit que c’est  la faute des avions.  Poursuivant, elle m’explique, qu’en fait, sur les zones viticoles de Cahors, tout près d’ici, les viticulteurs ont recours à des avions pour diffuser des produits, notamment de l’iodure d’argent, dont le but est de  dissiper les nuages pour éviter la grêle mais malheureusement  également la pluie. A priori, ce qui fait le bonheur des uns ne fait pas le bonheur de tous. Un peu de patience, madame, les vendanges ne sont plus bien loin !






Mon lit


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