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samedi 25 août 2018

Le Gascou – Cahors




            Vendredi 7 septembre 2012 : Le Gascou – Cahors :  17 km


     Une dernière petite étape pour atteindre Cahors. Un tunnel nous permet de traverser l’autoroute qui conduit de Brive-la-Gaillarde à Toulouse. Sur les plateaux de l’Aubrac, de la Margeride, j’éprouvais toujours beaucoup de difficulté à me faire une idée précise de notre position géographique. Ceci était dû, je pense, à l’absence de repères. Je n’avais jamais entendu parler de la plupart des villes et villages que nous traversions : Saugues, Saint-Côme-d’Olt, Nasbinals, Golinhac… autant de lieux méconnus pour moi et que j’étais donc bien incapable de placer sur une carte. Mais en franchissant cette autoroute, qu’il m’arrive quelques fois d’emprunter en voiture, d’emblée ça devient clair dans mon esprit. Désormais je sais où je suis,  je sais que les hauts plateaux du  Massif Central, entrecoupés de profondes vallées, sont derrière et que nous allons aborder maintenant les grandes plaines du bassin aquitain qui nous accompagneront jusqu’aux Pyrénées.
   Depuis notre départ  le temps est caniculaire ; c’est encore le cas aujourd’hui et malheureusement, les sous-bois qui sur les étapes précédentes nous procuraient un peu de fraîcheur se font de plus en plus rares. Nous longeons quelques truffières. L’activité n’y est pas importante à cette  saison, les truffes se récoltant de décembre à février. En fin de matinée, nous atteignons Cahors, ce qui nous donnera beaucoup de temps cet après-midi pour découvrir la ville. Pierre, lui, fait le choix de poursuivre.  Il nous offre une bière et reprend sa marche. En entrant dans la ville, des hospitaliers, installés dans un kiosque, nous invitent à remplir quelques fiches dont le but est d’élaborer des statistiques par rapport à la fréquentation du Chemin, à l’origine des pèlerins et également à leurs motivations : sportives, touristiques, religieuses…Une opération qui n’est pas sans faire penser aux comptages que l’on effectue dans différentes régions du globe pour connaître ici le nombre d’éléphants restants, là l’effectif des tigres…à la différence près qu’ici l’espèce ne semble pas en voie de disparition ! Cette formalité accomplie et après un déjeuner dans un petit restaurant de la rue principale, nous rejoignons notre hébergement. Il s’agit d’une auberge de jeunesse située au cœur de la cité médiévale. Elle occupe les locaux d’un ancien couvent du 17e siècle.
    À proximité se trouve la cathédrale Saint-Etienne. Un édifice de style roman du 11e siècle aux airs de forteresse ; deux larges coupoles surmontent la nef principale. Une porte, au chœur, donne accès au cloître gothique édifié quelques siècles plus tard. Nous ne manquons pas de rechercher un détail qui fait l’originalité de cette cathédrale. En effet en levant les yeux pour admirer les sculptures du portail nord, nous apercevons une frise particulièrement érotique, mettant en scène des couples  s’ébattant  frénétiquement : représentation surprenante à un tel endroit et sur un tel édifice. D’aucuns penseront qu’il s’agit d’art sacré, d’autres l’expression des fantasmes d’un sculpteur. Restant dans le même registre, mais sans que cette fois nous  puissions le vérifier, il est dit qu’un passage souterrain reliait la cathédrale à une maison close. Le but était d’assouvir l’appétit sexuel des militaires en garnison à Cahors. Les récits qui évoquent le sujet expliquent que le souterrain aurait été construit pour permettre, en cas d’alerte, la fuite discrète des soldats de la maison close jusqu’à la cathédrale.  Rien ne précise si le passage servait également dans l’autre sens : les voies du Seigneur sont impénétrables !
   Plus sérieusement, la cathédrale est réputée pour  abriter la sainte coiffe qui aurait enveloppé la tête du Christ dans son tombeau, rapportée de Terre Sainte en 1113 par l’évêque de Cahors.
   Après cet après-midi de découverte, nous prenons le dîner sous une tonnelle, dans un décor bien agréable. 









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