Vendredi 7 septembre 2012 : Le
Gascou – Cahors : 17 km
Une dernière petite étape pour atteindre Cahors. Un tunnel nous permet
de traverser l’autoroute qui conduit de Brive-la-Gaillarde à Toulouse. Sur les
plateaux de l’Aubrac, de la Margeride, j’éprouvais toujours beaucoup de
difficulté à me faire une idée précise de notre position géographique. Ceci
était dû, je pense, à l’absence de repères. Je n’avais jamais entendu parler de
la plupart des villes et villages que nous traversions : Saugues,
Saint-Côme-d’Olt, Nasbinals, Golinhac… autant de lieux méconnus pour moi et que
j’étais donc bien incapable de placer sur une carte. Mais en franchissant cette
autoroute, qu’il m’arrive quelques fois d’emprunter en voiture, d’emblée ça
devient clair dans mon esprit. Désormais je sais où je suis, je sais que les hauts plateaux du Massif Central, entrecoupés de profondes
vallées, sont derrière et que nous allons aborder maintenant les grandes plaines
du bassin aquitain qui nous accompagneront jusqu’aux Pyrénées.
Depuis notre départ le temps est caniculaire ; c’est
encore le cas aujourd’hui et malheureusement, les sous-bois qui sur les étapes
précédentes nous procuraient un peu de fraîcheur se font de plus en plus rares.
Nous longeons quelques truffières. L’activité n’y est pas importante à
cette saison, les truffes se récoltant
de décembre à février. En fin de matinée, nous atteignons Cahors, ce qui nous
donnera beaucoup de temps cet après-midi pour découvrir la ville. Pierre, lui,
fait le choix de poursuivre. Il nous
offre une bière et reprend sa marche. En entrant dans la ville, des
hospitaliers, installés dans un kiosque, nous invitent à remplir quelques
fiches dont le but est d’élaborer des statistiques par rapport à la
fréquentation du Chemin, à l’origine des pèlerins et également à leurs
motivations : sportives, touristiques, religieuses…Une opération qui
n’est pas sans faire penser aux comptages que l’on effectue dans différentes
régions du globe pour connaître ici le nombre d’éléphants restants, là
l’effectif des tigres…à la différence près qu’ici l’espèce ne semble pas en
voie de disparition ! Cette formalité accomplie et après un déjeuner dans
un petit restaurant de la rue principale, nous rejoignons notre hébergement. Il
s’agit d’une auberge de jeunesse située au cœur de la cité médiévale. Elle
occupe les locaux d’un ancien couvent du 17e siècle.
À proximité se trouve la
cathédrale Saint-Etienne. Un édifice de style roman du 11e siècle
aux airs de forteresse ; deux larges coupoles surmontent la nef
principale. Une porte, au chœur, donne accès au cloître gothique édifié
quelques siècles plus tard. Nous ne manquons pas de rechercher un détail qui
fait l’originalité de cette cathédrale. En effet en levant les yeux pour
admirer les sculptures du portail nord, nous apercevons une frise
particulièrement érotique, mettant en scène des couples s’ébattant
frénétiquement : représentation surprenante à un tel endroit et sur
un tel édifice. D’aucuns penseront qu’il s’agit d’art sacré, d’autres
l’expression des fantasmes d’un sculpteur. Restant dans le même registre, mais
sans que cette fois nous puissions le
vérifier, il est dit qu’un passage souterrain reliait la cathédrale à une
maison close. Le but était d’assouvir l’appétit sexuel des militaires en
garnison à Cahors. Les récits qui évoquent le sujet expliquent que le
souterrain aurait été construit pour permettre, en cas d’alerte, la fuite
discrète des soldats de la maison close jusqu’à la cathédrale. Rien ne précise si le passage servait
également dans l’autre sens : les voies du Seigneur sont
impénétrables !
Plus sérieusement, la cathédrale est réputée pour abriter la sainte coiffe qui aurait enveloppé
la tête du Christ dans son tombeau, rapportée de Terre Sainte en 1113 par
l’évêque de Cahors.
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