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samedi 25 août 2018

Gréalou - Cajarc






            Mardi 4 septembre 2012 :   Gréalou - Cajarc :   10 km


Dolmen
      Une  étape que nous avons voulu courte, comme la précédente, pour nous réhabituer progressivement à l’effort. Nous arpentons des sentiers rocailleux bordés de murets de pierres sèches et envahis par l’odeur du buis. Les terrains sont pauvres, les cultures rares, seulement quelques champs de tabac dont la récolte est en cours. La région produit également du safran mais nous ne verrons malheureusement pas de safranières au travail car la cueillette n’a lieu qu’à partir d’octobre. Le chemin, s’il peut sembler quelques fois monotone, nous fait aussi parfois découvrir des choses inattendues, voire insolites :  ici c’est un  chevreuil mort en bord de route que j’ai dû piquer de mon bâton pour m’assurer qu’il n’était plus en vie, plus loin c’est  un énorme dolmen qui nous apparaît sur le bas-côté. Ils sont très nombreux dans le Quercy, environ 800, témoignage des populations préhistoriques qui se sont installées dans la région entre 3000 ans et 2000 ans av. J.-C..
  Nous atteignons Cajarc peu après midi. Pas de commerce pour se ravitailler, car c’est l’heure du déjeuner et tout est fermé hormis le restaurant du Président où nous prendrons une pizza avec Pierre qui nous y a rejoints. Ce lieu tient son appellation du Président Pompidou qui y avait ses habitudes. En effet, celui qui devint plus tard Président de la République était un familier de Cajarc. Il y avait acquis une bergerie au lieu-dit « le Prajoux ». On nous raconta que beaucoup de curieux cherchaient à découvrir son lieu de villégiature et que pour les renseigner au mieux on leur donnait comme simple indication « suivez les poteaux téléphoniques », car à l’époque, sur le Causse, il n’y avait guère que les Pompidou qui possédaient le téléphone. On dit également qu’un de ses voisins, nommé Masbou et puisatier de son métier, vendait aux visiteurs des cailloux de la propriété  du Président. Pompidou était au courant de ce marché illicite mais fermait les yeux. On peut effectivement penser que chacun y trouvait son compte : pour l’un c’était quelques francs de plus pour arrondir des fins de mois certainement difficiles et pour l’autre ce petit commerce entretenait sa notoriété, sans compter que c’était également un bon moyen de débarrasser le champ de tous ses cailloux. Si Pompidou a fait connaître Cajarc, un autre personnage a contribué également et assez largement à la renommée de la ville. Il s’agit bien évidemment de Coluche avec son sketch devenu célèbre dans lequel il parodiait l’émission de Guy Lux, « le schmilblick » et où il met en scène deux personnages locaux : Papy Mougeot et  Monsieur Moulinot. Une rue, que dis-je, une avenue porte son nom et je pense que la ville lui devait bien cela !
    Nous faisons un crochet pour passer au gîte et y déposer nos sacs. C’est une maison sur plusieurs niveaux, située un peu à l’extérieur du centre. À lire les différentes ardoises sur lesquelles sont écrites toutes les recommandations, nous comprenons que nous avons à faire à des hôtes organisés, voire même pointilleux et qu’il va falloir respecter scrupuleusement les consignes. Sur l’une des ardoises, il nous est demandé de quitter chaussures et bâtons avant d’entrer et de les placer dans les casiers et râteliers  prévus à cet effet, sur une autre le pèlerin est prié de retourner et secouer son sac à viande et de le pendre sur un fil à linge jusqu’à la nuit. Il faut dire que sur tout le Chemin, il y a chez les hébergeurs une véritable psychose de la punaise de lit. Ces consignes ne me gênent aucunement ; elles présentent le mérite d’être pratiques et claires, car d’un gîte à l’autre les règles ne sont jamais identiques. Dans certains nous devons laisser les godillots à l’extérieur, dans d’autres, rien ne s’oppose à ce qu’on les garde jusqu’à la chambre. Nous veillons à respecter toutes ces règles, puis après la douche, non sans nous être assurés que le robinet était bien fermé, nous regagnons la ville pour en faire la visite. Les rues sont bordées de  maisons pittoresques, dont la plupart datent du moyen-âge  à l’image de « la Maison de l’Hébrardie », vestige d’un ancien château. À la sortie, un long pont suspendu  permet de franchir le Lot.  










Dîner avec Pierre

Belle pièce !

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