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jeudi 23 août 2018

Conques – Livinhac –le-haut




Lundi 12 septembre 2011 :  Conques – Livinhac –le-haut :      24 km


   Lorsqu’au petit matin nous quittons la ville, je ressens une impression de gâchis, de quelque chose d’inachevé. Nous avons passé trop peu de temps dans un lieu où il y a tant de merveilles à découvrir ; des merveilles  que malheureusement  nous n’avons  fait que survoler. Conques mérite que l’on s’y attarde pour explorer toutes ses richesses : l’abbatiale du 9e  siècle avec son portail orné d’un tympan très finement décoré représentant le jugement dernier, la Chapelle Sainte-Foy, le cloître qui abrite la salle du trésor, les ruelles bordées de maisons à colombages et encorbellements et bien d’autres joyaux.  Une journée supplémentaire eut été nécessaire pour approfondir la visite de cette cité qui mérite bien son classement parmi les plus beaux villages de France et son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Je reviendrai, c’est promis !
 Mais pour l’instant, planning oblige, il faut reprendre la route, plutôt le sentier, un sentier qui s’élève très rapidement au-dessus de la vallée. En passant devant la petite chapelle Sainte-Foy, bâtie à flanc de coteaux, nous respecterons le rite qui recommande au marcheur de faire sonner la cloche en tirant fortement sur la corde. Nous le faisons, chacun à notre tour et dans la bonne humeur, provoquant un carillonage qui nous accompagne sur plusieurs centaines de mètres. Hier, à la messe, le prêtre nous a demandé de prier pour un pèlerin, Daniel, décédé la veille dans cette montée. Alors, comment ne pas penser à lui aujourd’hui en gravissant cette pente !
 Ce matin, au départ de Conques, nous n’avons pas rencontré de magasin d’alimentation pour notre ravitaillement et sur le chemin, tel qu’indiqué sur le guide, nous ne traverserons aucun village. Ça craint !  Deux choix s’offrent à nous :   tenter de rejoindre le gîte le ventre creux ou consentir à rallonger l’étape de quelques kilomètres en faisant un crochet par le bourg de Noailhac dans lequel nous pouvons espérer trouver de quoi survivre. C’est le choix que nous faisons, un peu risqué  à vrai dire, car le supplément de kilomètres il est certain, par contre  trouver de quoi manger, ce n’est pas gagné. Saint-Jacques est avec nous ; nous dénichons une petite épicerie où nous pouvons acheter une baguette de pain et de la charcuterie sous vide.
Nous cassons la croûte un peu à l’extérieur du village, devant la petite chapelle Saint-Roch. Une statue représente le Saint atteint de la peste, retroussant sa robe de bure et découvrant son bubon à la cuisse. Son chien à ses genoux lui apporte le morceau de pain qu’il a dérobé à la table de son maître. Il s’agit de la représentation la plus fréquente de Saint-Roch. Il avait contracté cette maladie alors qu’il se trouvait en Italie, en route vers Rome, sur cette voie que l’on appelle aujourd’hui la Via Francigena. Son titre de « patron des pèlerins » lui vaut d’être omniprésent sur le Chemin, en France, mais aussi en Espagne sous le nom de   San Roqué. De nombreuses chapelles lui sont dédiées et dans les églises sa statue côtoie souvent celle de l’apôtre Saint-Jacques.    
  Pour la dernière partie de l’étape, nous n’aurons droit qu’au bitume, ce qui n’est pas particulièrement agréable pour les marcheurs. Par une longue descente nous atteignons Livinhac-le-haut, petite cité située dans un méandre du Lot. Je ne connais pas l’origine du nom, mais en ce qui me concerne je l’aurais plutôt  nommé Livinhac-le-bas tant on doit descendre pour l’atteindre. Le gîte est installé dans une grande bâtisse au milieu d'un parc clos. Il n’y a pas de restaurant ouvert le lundi hormis le snack du camping. Il fera très bien l’affaire. Pour moi ce sera une entrecôte frites,  il y a tellement longtemps que j’en rêvais !










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