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mardi 21 août 2018

Chanaleilles – Saint Alban –sur-Limagnole




Dimanche 4 septembre 2011 :  Chanaleilles – Saint Alban –sur-Limagnole :   19 km


Le domaine du Sauvage
 Aujourd’hui nous avons prévu de rejoindre Saint-Alban-sur-Limagnole, une petite ville distante de 19 kilomètres, située au cœur de l’ancienne province du Gévaudan. Le temps est couvert mais pas frais ; à l’arrivée nous aurons quelques gouttes qui nous obligeront pour la première fois à passer nos vêtements de pluie. Nous quittons Chanaleilles en empruntant un petit pont qui enjambe la Virlange ; une rivière réputée pour être le repaire de moules d’eau douce abritant, paraît-il, de véritables perles de joaillerie. Dommage que notre timing ne nous permette pas de tenter une pêche qui se serait certainement révélée être miraculeuse ! Nous poursuivons donc, faisant aujourd’hui l’essentiel du parcours avec Yveline, Véronique et Brian, notre Anglais de Manchester. Le chemin s’élève à 1300 mètres d’altitude pour franchir le col de la Margeride, non loin du domaine du Sauvage, un site du bout du monde, en pleine nature, qui accueille chaque jour un grand nombre de pèlerins sur le Chemin de Saint-Jacques. Quelques kilomètres plus loin nous quittons la Haute-Loire pour la Lozère et découvrons la chapelle Saint-Roch. Détruite par une tempête à la fin du 19e siècle, elle fut reconstruite en 1900. Tout près se trouve une fontaine dont l’eau est réputée pour procurer des effets bienfaisants et reposants.  Nous y remplissons nos gourdes en espérant  que la quantité d’eau sera suffisante pour en ressentir  les vertus.  
 Il est 13 heures et la faim commence à nous tenailler l’estomac. Ce matin en quittant Chanaleilles, faute d’épicerie, nous n’avons pas pu nous ravitailler pour le repas du midi. Fouillant le fond de nos sacs, nous retrouvons quelques barres de céréales et abricots séchés qui nous permettront de survivre quelques heures et d’atteindre notre destination. Nous y parvenons en milieu d’après-midi. C’est une ferme isolée, plantée au beau milieu des champs, située à 3 kilomètres en amont de St Alban. Le lieu n’est pas habituel. En effet un logement a été construit de toutes pièces à l’intérieur d’un hangar agricole, et quelques chambres y ont été aménagées pour l’hébergement des pèlerins. C’est le lieu qui surprend, pas sa propreté, car sur ce plan il n’y a vraiment rien à redire, tout est « clean », la cuisine parfaitement rangée, dans les chambres les lits sont au carré avec à leur pied, bien pliées, des couvertures supplémentaires pour les frileux. Il n’y a personne pour nous accueillir, les propriétaires doivent être très certainement occupés aux travaux des champs. Néanmoins tout est prévu sur la table de la cuisine : des boissons de toute sorte, des petits gâteaux, quelques barres chocolatées et une petite corbeille pour recevoir nos dons. Nous pouvons parler de dons car aucun prix n’est indiqué sur les différentes marchandises proposées.  C’est formidable !  Quelle confiance ! Sur un chemin aussi fréquenté, laisser les portes ouvertes et la cagnotte sur la table ! J’admire ! Brian n’a pas tardé à se mettre à l’ouvrage et semble très à l’aise dans la cuisine. À l’observer, nous pourrions croire qu’il a toujours vécu ici. Il nous prépare un café, dispose les tasses, distribue le sucre,  les gâteaux secs. Quelques instants plus tard nous voilà tous requinqués. La vaisselle faite nous quittons les lieux, non sans oublier de mettre notre obole dans la corbeille.
  Avec Gaby et Marie-Jeanne, et après quelques instants de réflexion, nous décidons de changer de gîte, non pas parce qu’il ne convient pas, mais simplement parce qu’il est très loin de la ville et que les kilomètres que nous ne ferions pas aujourd’hui, nous aurions à les faire demain. Un coup de téléphone au propriétaire en le priant de nous excuser et le tour est joué. Les hébergeurs sont habitués à ces changements de dernière minute et ne nous en tiennent pas trop rigueur. Ils nous sont reconnaissants de les en aviser, car en pareil cas, la facilité associée à une bonne dose d’indélicatesse, pourraient pousser les pèlerins que nous sommes, à  «oublier» de décommander.  Ils comprennent bien que certains aléas, les douleurs, la fatigue, la distance que l’on avait sous-estimée,  peuvent remettre en cause notre planning de réservations. Et puis, s’il y a ceux qui se désistent, il y a aussi ceux qui arrivent à l’improviste, à la dernière minute et sans réservation, alors dans une certaine mesure, les uns compensent un peu les autres.
Nous gagnons Saint Alban en compagnie de Brian et des deux Parisiennes.  Ensemble nous visitons l’église de la ville   puis dînons dans un restaurant à proximité de notre hébergement.






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