Translate

dimanche 26 août 2018

Castrojeriz - Fromista




Vendredi 20 septembre 2013 :  Castrojeriz -  Fromista :   26,1  km


    La nuit a été tranquille et reposante, l’odeur de l’insecticide avait disparu, et les mouches également. Un coin-cuisine nous permet de  préparer un café, et même s’il n’y a rien pour l’accompagner, ça sera tout de même mieux que de partir l’estomac complètement vide. Nous n’avons pas vu Walter, alors nous avons laissé un mot sur le tableau noir de l’entrée qui est justement prévu pour communiquer avec lui :  j’ai écrit « gracias Walter y Sharon », je trouve que c’est bien payé vu le peu de temps qu’ils nous ont consacré. Nous avons vraiment bon cœur sur le chemin ! Il est 8 heures lorsque nous quittons le gîte, le soleil est en train de se lever et commence à éclairer les collines à l’horizon d’une belle lumière pourpre. À leur sommet, les innombrables éoliennes se détachent dans le ciel et s’illuminent à leur tour.
    Peu après Castrojeriz, il y a une forte côte qui nous conduit  à l’Alto de Mostalares, un panneau nous indique une pente à 12% sur plus d’un kilomètre. La beauté du paysage nous fait oublier la difficulté  du chemin. Je ne cesse de me retourner pour contempler la vue sur Castrojeriz, le soleil qui s’élève au-dessus des ruines du château et la lumière qui change à chaque instant. Que c’est beau ! Je prends photo sur photo, c’est en contre-jour mais qu’importe,  souvent ça produit les meilleurs effets. Je suis en train de vivre là  le plus merveilleux  moment de mon Camino.  Parvenu au sommet, j’attends Gaby et Marie-Jeanne, et ensemble, nous faisons une petite pause en continuant d’admirer le paysage.
     Nous poursuivons dans ce décor de Meseta, tout aussi sublime, sauf qu’à cette  heure le soleil est déjà trop haut pour produire ces effets de lumière auxquels nous venons d’assister.
    Peu après l’ermitage San Nicolas, un pont médiéval à 12 arches sur le Pisuerga nous fait  passer de la province de Burgos à celle de Palencia : changement de province mais pas changement de paysage. Nous parvenons à Boadilla del Camino peu après 13 heures, c’est là que nous déjeunons sur une aire spécialement aménagée pour les pérégrinos ; merci la municipalité. En sortant de la ville, devant l’église, se dresse un pilori du 15e siècle finement sculpté. J’essaie d’imaginer la scène, les gens sortant de l’église et passant devant les condamnés enchaînés au monument en attendant l’exécution de leur sentence : un autre temps, heureusement révolu, surtout lorsque l’on pense que certains délits punis ici, ne consistaient qu’au vol de quelques poules ou autres victuailles.
     À la sortie du village le Camino  emprunte le chemin de halage en bordure du canal de Castille. Ce passage est bien agréable car très ombragé et de plus l’eau apporte un peu de fraîcheur. Ces canaux, parallèles au Rio Pisuerga, s’ils ont été construits pour la navigation et pour apporter une force motrice à quelques moulins, ne servent aujourd’hui qu’à l’irrigation des cultures, car en été les pluies se font rares sur la Meseta. Peu avant Formista nous longeons un ouvrage original. Il s’agit d’une série d’écluses ovales, dont les portes ont disparu depuis longtemps, et qui se déversent les unes dans les autres, formant autant de cascades d’eau.  Parvenus au gîte nous  déroulons une fois de plus le rituel d’une fin d’étape : douche, lessive et découverte de la ville, de ses églises dont l’église San Martin dernier vestige d’une abbaye bénédictine fondée au 11e siècle par la veuve du roi de Navarre. 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Nhésitez pas à me mettre un commentaire , une question ... je vous répondrai