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mercredi 29 août 2018

le Puy – Le Chier




Jeudi 1er septembre 2011 :  le Puy – Le Chier :  21 km


 Tous les matins, à 7 heures précises, a lieu la bénédiction des pèlerins et nous ne voulons pas manquer cette célébration qui marque en quelque sorte le « coup d’envoi » de notre pèlerinage. Après le petit déjeuner nous nous rendons à la cathédrale Notre-Dame qui se situe à quelques pas du gîte. Deux prêtres officient, dont le prêtre-médecin qui nous a accueillis la veille. Nous sommes une cinquantaine de pèlerins à recevoir la bénédiction et la médaille de la Vierge noire.
 La cérémonie s’achève par le « Salve Regina » chanté en chœur au pied de la statue de l’apôtre Saint Jacques. L’heure du grand départ est proche. Après la traditionnelle photographie sur les marches de la cathédrale nous allons nous élancer sur les 1511 km de la via Podiensis.  Petit contretemps : Marie-Jeanne a égaré les crédencials. Cela commence bien ! Il faut attendre l’ouverture de la sacristie à 10 heures pour en acheter de nouveaux. C’est mal parti et à vrai dire la situation m’agace un peu car  j’ai une certaine impatience à prendre le Chemin. Nous avons réservé une chambre d’hôtes au Chier, ce qui représente une première étape de 21 kilomètres sans difficulté majeure. La plupart des guides conseillent de poursuivre jusqu’à Saint Privas, un bourg situé quelques kilomètres plus loin, mais pour débuter dans un domaine que nous ne maîtrisons pas, nous préférons jouer la prudence quitte à allonger un peu l’étape du lendemain.
Marie-Jeanne a pu arranger le coup avec un séminariste qui prenait son service plus tôt que prévu et finalement nous quittons Le-Puy-en-Velay vers 9h30, certainement dans les derniers, mais, peu importe, maintenant c’est parti et c’est bien là l’essentiel. La sortie de la ville s’avère quelque peu laborieuse : plusieurs kilomètres de trottoirs pentus à arpenter avant de découvrir enfin des petits sentiers au milieu des pâturages, un décor qui correspond mieux à l’image que je me faisais du Chemin. Parvenus sur les hauteurs et avant de poursuivre, nous prenons le temps d’admirer le panorama qui s’offre à nos yeux : la ville du Puy au fond de la cuvette avec les trois pitons rocheux qui apparaissent comme plantés en son milieu : l’un supporte la cathédrale, un autre l’église Saint Michel et le troisième, qui constitue le point culminant,  est surmonté d’une statue de la Vierge ; plus au loin et jusqu’à l’horizon, le paysage que nous découvrons n’est que succession de vallées et de collines, tout ce qu’il reste d’un univers de volcans après des millénaires d’érosion.
Le premier tronçon nous fait découvrir des sentiers assez sympathiques, recouverts de scories basaltiques avec çà et là quelques rochers qui affleurent le sol.
Sous un petit abri fait de vieilles planches de bois un gamin d’une douzaine d’année a installé un étal pour proposer aux randonneurs de quoi se requinquer avant l’heure du déjeuner : viennoiseries, café et jus de fruit ; un moyen pour lui de se faire un peu d’argent de poche à la veille de la rentrée des classes.
Nous rattrapons une Québécoise avec qui nous parcourons une partie de l’étape. Nombreux sont les Québécois et plus généralement les Canadiens sur le Chemin. Je l’avais lu dans des récits de pèlerins et j’en ai eu la confirmation ce matin lorsque le prêtre a demandé à chacun de nous d’indiquer  son pays d’origine. La dame, qui éprouve déjà quelques difficultés pour marcher, nous quittera à Monbonnet, car pour son premier jour de marche elle a choisi de faire  encore plus court que nous.
 Nous gagnons Saint-Christophe-sur-Dolaison où nous prenons notre premier déjeuner et, comme sur la plupart des étapes, ce sera un simple sandwich. Le topoguide nous indique que nous allons longer le Lac de l’œuf. Je suis un peu impatient de le découvrir car une  étendue d’eau donne toujours une touche  sympathique au paysage. Mais surprise, nous n’apercevons ni lac, ni œuf. Un paysan, rencontré un peu plus loin, nous explique que ce que l’on nomme Lac de l’œuf, n’est en fait qu’une immense tourbière,  qui, à une certaine période de l’année, laisse apparaître au centre d’une vaste étendue de fleurs blanches, un rond couvert de fleurs jaunes. Dommage pour nous, ce n’était pas la saison.  
Le gîte du Chier
Nous parvenons au gîte vers 17 heures et pour être honnête, un peu fourbus. Alors  commence  le rituel que nous allons désormais, à quelques variantes près, reproduire à chaque fin d’étape : le verre d’accueil, l’application du tampon sur la crédential, l’installation dans les chambres et la douche suivie du repas. Aujourd’hui c’est le grand luxe : chambres individuelles et dîner à la table d’hôte avec les propriétaires des lieux. Le menu est digne d’un trois étoiles : salade avec pain au thon, côtes de porc aux cèpes et pommes de terre sautées, fromages et gâteau au chocolat, le tout accompagné d’un Vacqueyras. Pas mal du tout pour un début ! La discussion tourne bien évidemment autour du Chemin et, étant novices sur le sujet, toute information que l’on nous communique est plutôt  bonne à prendre. Nos hôtes nous disent s’y être essayés sur quelques étapes et nous mettent en garde pour celle de demain qui, à les entendre, ne serait pas des plus aisées car comportant de fortes pentes et empruntant parfois des goulets au sol couvert de grosses pierres, probablement le lit d’un ancien torrent. Un homme averti en valant deux, nous redoublerons de prudence ! Mais maintenant il est l’heure d’aller nous reposer, à chaque jour suffit sa peine !






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