Jeudi
1er septembre 2011 : le Puy – Le Chier : 21
km
Tous les matins, à 7 heures précises, a lieu la
bénédiction des pèlerins et nous ne voulons pas manquer cette célébration qui
marque en quelque sorte le « coup d’envoi » de notre pèlerinage.
Après le petit déjeuner nous nous rendons à la cathédrale Notre-Dame qui se
situe à quelques pas du gîte. Deux prêtres officient, dont le prêtre-médecin qui
nous a accueillis la veille. Nous sommes une cinquantaine de pèlerins à
recevoir la bénédiction et la médaille de la Vierge noire.
La cérémonie s’achève par le « Salve Regina » chanté en chœur au pied de la statue de l’apôtre Saint Jacques. L’heure du grand départ est proche. Après la traditionnelle photographie sur les marches de la cathédrale nous allons nous élancer sur les 1511 km de la via Podiensis. Petit contretemps : Marie-Jeanne a égaré les crédencials. Cela commence bien ! Il faut attendre l’ouverture de la sacristie à 10 heures pour en acheter de nouveaux. C’est mal parti et à vrai dire la situation m’agace un peu car j’ai une certaine impatience à prendre le Chemin. Nous avons réservé une chambre d’hôtes au Chier, ce qui représente une première étape de 21 kilomètres sans difficulté majeure. La plupart des guides conseillent de poursuivre jusqu’à Saint Privas, un bourg situé quelques kilomètres plus loin, mais pour débuter dans un domaine que nous ne maîtrisons pas, nous préférons jouer la prudence quitte à allonger un peu l’étape du lendemain.
La cérémonie s’achève par le « Salve Regina » chanté en chœur au pied de la statue de l’apôtre Saint Jacques. L’heure du grand départ est proche. Après la traditionnelle photographie sur les marches de la cathédrale nous allons nous élancer sur les 1511 km de la via Podiensis. Petit contretemps : Marie-Jeanne a égaré les crédencials. Cela commence bien ! Il faut attendre l’ouverture de la sacristie à 10 heures pour en acheter de nouveaux. C’est mal parti et à vrai dire la situation m’agace un peu car j’ai une certaine impatience à prendre le Chemin. Nous avons réservé une chambre d’hôtes au Chier, ce qui représente une première étape de 21 kilomètres sans difficulté majeure. La plupart des guides conseillent de poursuivre jusqu’à Saint Privas, un bourg situé quelques kilomètres plus loin, mais pour débuter dans un domaine que nous ne maîtrisons pas, nous préférons jouer la prudence quitte à allonger un peu l’étape du lendemain.
Marie-Jeanne
a pu arranger le coup avec un séminariste qui prenait son service plus tôt que
prévu et finalement nous quittons Le-Puy-en-Velay vers 9h30, certainement dans
les derniers, mais, peu importe, maintenant c’est parti et c’est bien là
l’essentiel. La sortie de la ville s’avère quelque peu laborieuse :
plusieurs kilomètres de trottoirs pentus à arpenter avant de découvrir enfin
des petits sentiers au milieu des pâturages, un décor qui correspond mieux à
l’image que je me faisais du Chemin. Parvenus sur les hauteurs et avant de
poursuivre, nous prenons le temps d’admirer le panorama qui s’offre à nos yeux :
la ville du Puy au fond de la cuvette avec les trois pitons rocheux qui
apparaissent comme plantés en son milieu : l’un supporte la cathédrale, un
autre l’église Saint Michel et le troisième, qui constitue le point culminant, est surmonté d’une statue de la Vierge ;
plus au loin et jusqu’à l’horizon, le paysage que nous découvrons n’est que succession
de vallées et de collines, tout ce qu’il reste d’un univers de volcans après
des millénaires d’érosion.
Le
premier tronçon nous fait découvrir des sentiers assez sympathiques, recouverts
de scories basaltiques avec çà et là quelques rochers qui affleurent le sol.
Sous
un petit abri fait de vieilles planches de bois un gamin d’une douzaine d’année
a installé un étal pour proposer aux randonneurs de quoi se requinquer avant
l’heure du déjeuner : viennoiseries, café et jus de fruit ; un moyen
pour lui de se faire un peu d’argent de poche à la veille de la rentrée des
classes.
Nous
rattrapons une Québécoise avec qui nous parcourons une partie de l’étape.
Nombreux sont les Québécois et plus généralement les Canadiens sur le Chemin.
Je l’avais lu dans des récits de pèlerins et j’en ai eu la confirmation ce
matin lorsque le prêtre a demandé à chacun de nous d’indiquer son pays d’origine. La dame, qui éprouve déjà
quelques difficultés pour marcher, nous quittera à Monbonnet, car pour son
premier jour de marche elle a choisi de faire
encore plus court que nous.
Nous gagnons Saint-Christophe-sur-Dolaison où
nous prenons notre premier déjeuner et, comme sur la plupart des étapes, ce
sera un simple sandwich. Le topoguide nous indique que nous allons longer le Lac
de l’œuf. Je suis un peu impatient de le découvrir car une étendue d’eau donne toujours une touche sympathique au paysage. Mais surprise, nous n’apercevons
ni lac, ni œuf. Un paysan, rencontré un peu plus loin, nous explique que ce que
l’on nomme Lac de l’œuf, n’est en fait qu’une immense tourbière, qui, à une certaine période de l’année,
laisse apparaître au centre d’une vaste étendue de fleurs blanches, un rond
couvert de fleurs jaunes. Dommage pour nous, ce n’était pas la saison.
Le gîte du Chier |
Nous
parvenons au gîte vers 17 heures et pour être honnête, un peu fourbus. Alors commence le rituel que nous allons désormais, à
quelques variantes près, reproduire à chaque fin d’étape : le verre
d’accueil, l’application du tampon sur la crédential, l’installation dans les
chambres et la douche suivie du repas. Aujourd’hui c’est le grand luxe : chambres
individuelles et dîner à la table d’hôte avec les propriétaires des lieux. Le
menu est digne d’un trois étoiles : salade avec pain au thon, côtes
de porc aux cèpes et pommes de terre sautées, fromages et gâteau au chocolat,
le tout accompagné d’un Vacqueyras. Pas mal du tout pour un début ! La
discussion tourne bien évidemment autour du Chemin et, étant novices sur le
sujet, toute information que l’on nous communique est plutôt bonne à prendre. Nos hôtes nous disent s’y
être essayés sur quelques étapes et nous mettent en garde pour celle de demain
qui, à les entendre, ne serait pas des plus aisées car comportant de fortes
pentes et empruntant parfois des goulets au sol couvert de grosses pierres, probablement
le lit d’un ancien torrent. Un homme averti en valant deux, nous redoublerons
de prudence ! Mais maintenant il est l’heure d’aller nous reposer, à
chaque jour suffit sa peine !
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